Rabelais ? Tout le monde connaît. Panurge et ses moutons, oui tout le monde connaît. Gargantua ? Mais oui, tout le monde connaît. Qui n’a pas lu, vu, entendu un petit quelque chose de Rabelais ? Souvent même sans le savoir, ni sans savoir qui il était. Lui, notre conteur d’histoires, notre gourmand du langage, notre effronté national, notre Shakespeare à la française ! 

Sur scène, un conteur. Un beau parleur. Un hâbleur.

Un forain.

Un qui a fait des voyages.

Un qui a vu le monde.

Un qui était avec Gargantua pendant la guerre.

C’est du moins ce qu’il dit.

Un qui sait parler, sans nous brûler la cervelle à faire trop compliqué.

Un maître du discours, un escrimeur du langage, un compétiteur de dîners, passé maître ès rhétorique et improvisations en tous genres.

Il ne perd jamais la face, même lorsqu’il écorne les événements les plus invraisemblables de toute l’histoire de l’humanité.

Un échappé de l’univers des « Monthy Python », un illuminé, mais avec une telle assise qu’on ne saurait le contredire : il paraît bien à sa place ; même le texte, si moderne, si délié, lorsqu’il le parle, lorsqu’il le joue, lorsqu’il use de lazzi, finirait par nous induire en erreur : « Mais enfin, ce n’est pas du Rabelais ! »

Et pourtant ...