Forme théâtrale à mi-chemin entre la scène ‘‘classique’’ et le théâtre de rue, les promenades théâtrales s’appuient sur deux ambitions :
Le principe des promenades théâtrales conduit les spectateurs, au fil des actes, d’un lieu à un autre. Ils suivent l’histoire, au sens propre comme au figuré, et
une fois réunis dans un espace, ils activent des tableaux qui semblent prendre vie. Pour les guider, la narration se poursuit en chemin, assurée notamment par un conteur.
Ce dispositif permet aux spectateurs de se sentir impliqués dans l’histoire en cours et repousse la limite qui sépare d’ordinaire les acteurs du public. Le plateau
de théâtre devient dès lors une scène ouverte et tout l’environnement contribue à la théâtralité mise en œuvre.
Lors de notre représentation dans les jardins municipaux de la Mairie de Montmorency, nous avions choisi d’adapter un conte des frères Grimm : Les souliers au bal usés. Ce conte retrace ici l’histoire des filles d’une reine qui chaque nuit échappent à la vigilance de leur mère pour s’en aller danser. Seules preuves de leur désobéissance, la reine trouve chaque matin, rangés sagement au pied de leur lit, leurs souliers usés par le bal.
Le conte, au même titre que toutes les fables mythologiques, présente cet avantage d’offrir à la connaissance de chacun une image claire et donc fédératrice.
L’efficacité de sa narration permet en outre de toucher un large public et plus particulièrement les enfants. La mise en scène des souliers au bal usés s’appuyait d’ailleurs sur des souvenirs
de nos livres d’enfant. Les scènes successives se présentaient comme autant d’images fixes qui s’animaient. Le tintement d’une cloche invitait les spectateurs à ‘‘tourner la page’’ pour passer
au tableau suivant.
L’efficacité des images inspirées par le conte furent enfin pour nous le prétexte d’une recherche transversale quant à la forme des scènes proposées. Ainsi la
fugue des princesses était chantée dans une baignoire en forme de barque, la rencontre avec les princes imaginaires avait lieu sur une piste de danse couverte de boue, la ‘‘première fois’’
était métaphoriquement scandée au milieu des loups...